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Croire ou ne pas croire : this is the question


Hier soir, mon chéri et moi regardions un film policier dans lequel il était notamment question de religion, de croyance en Dieu. Ce n'est pas tant le film en lui-même mais les idées qu'il soulevait qui a suscité au sein de notre couple un petit débat autour de la religion. Débat que j'aurais volontiers poursuivi si Morphée ne m'avait pas emportée si rapidement...

Du coup, ce matin à mon réveil, j'étais quelque peu frustrée de ne pas avoir pu développer plus longuement ce sujet qui, je ne sais pas pourquoi, me tient à cœur. J'avais surtout l'amer sentiment d'avoir mal exprimé mon avis sur la question. Etrange sensation. Lorsqu'on me questionne sur mes croyances religieuses, il y a un tas d'idées qui fusent dans mon esprit et que je souhaiterais développer avec clarté et éloquence. Sauf qu'une fois passé à la moulinette des mots, ce que je dis ne ressemble pas tout à fait à tout ce que je pense (ou reste trop restreint), ce qui provoque chez moi une mini-colère intérieure quant à mes capacités oratoires que je trouve trop souvent médiocres.

Alors pour tenter de me rattraper sur la question de la religion, j'ai décidé de poser mon avis sur le papier (papier virtuel en l'occurrence).


J'allais commencer en écrivant cette phrase qui déborde de contradiction : « Ce qui est sûr, c'est que je n'ai pas de certitudes ». Il conviendrait de dire plutôt que j'essaie de ne pas avoir de certitudes qui nuiraient à l'ouverture d'esprit et à la tolérance. Et croyez-moi, c'est un objectif plus corsé qu'il n'y paraît...

Donc, pour revenir à nos moutons chrétiens, je ne suis pas certaine que Dieu ou Jésus ou tout ce qui attrait aux personnages et histoires bibliques, existent ou n'existent pas. Et à vrai dire, cela a peu d'importance à mes yeux. Mon point de vue est que l'homme a naturellement (ou plutôt sociétalement dirais-je) des peurs viscérales existentielles, des comportements émotifs en rapport avec ses imperfections humaines, une forte propension à la paresse (physique et intellectuelle) lui conférant un instinct de suivi du groupe, façon mouton de Panurge. C'est sans doute pour toutes ces raisons intrinsèquement liées à sa condition d'être humain que l'homme a besoin de croyances. Pas forcément de religion à proprement parler, mais plutôt de croyances rassurantes. Il me semble que nous avons tous besoin d'être rassurés pour lutter contre nos peurs et contre les grands points d'interrogations de la vie. Au sommet de nos peurs et loin derrière toutes les autres, je mettrais la mort. Quant aux points d'interrogations, ils pourraient se résumer au fameux « qui suis-je, où vais-je, ou cours-je, dans quel état j'ère »... Autrement dit : d'où vient le monde et l'homme qui le peuple ? Pourquoi sommes-nous sur terre ? Quel sens donner à notre vie ?

L'homme est ainsi fait qu'il a besoin de comprendre, de trouver du sens. Il aime avoir des réponses à ses questions. S'il n'en trouve pas dans la vie réelle, il est capable de s'en inventer ou bien d''inventer un autre monde dans lequel il trouvera des réponses adaptées et rassurantes pour lui. Certains trouveront une voie (voire une voix) ou un sens à leur vie dans la prière ou dans des préceptes religieux, d'autres se tourneront vers la science, d'autres encore s'en remettront à un gourou. La liste n'est pas exhaustive.

Ce que je veux surtout exprimer ici c'est mon point de vue sur la question de la croyance religieuse. J'ai longtemps cru en Dieu, j'ai été élevée dans la religion catholique et j'ai même beaucoup prié durant mon enfance et mon adolescence. Et puis petit à petit, je me suis mise à réfléchir, j'ai appris à avoir ma propre opinion sur ce sujet et je me suis finalement détachée de tout cela parce que, au-delà de ne pas croire en Dieu, je me suis rendue compte que cela ne m'apportait (plus) rien. Pire, j'ai le sentiment de m'être cachée derrière cette croyance au lieu d'affronter mes peurs et mes idées, au lieu d'accepter mes doutes et mes incertitudes, et même mon identité. Je suis même allée jusqu'à me dire que cette croyance m'a fermée à d'autres façons de penser. L'idée d'un être suprême, aussi bon soit-il, me laisse dubitative. Que je sois bien claire : la religion a certainement plein de bons côtés (les valeurs humaines et positives qu'elle peut véhiculer, le rassemblement de personnes venues partager une même passion, le soutien que cela apporte à des millions de gens dans leur quotidien et dans les étapes plus difficiles de leur vie par exemple, etc.), et en ce sens, je respecte tous les croyants bienveillants et je pense même que c'est un bonne chose que la religion puisse exister. Cependant, j'ai également un certain nombre de griefs à l'égard des religions qui, en théorie, se prétendent justes, pacifiques, bien-pensantes et génératrices de joie et de bonheur. Rien qu'en parcourant les livres sacrés, comment ne pas déchanter ? Je ne vais pas me lancer dans une étude approfondie des textes religieux que je n'ai de toute façon pas lus dans leur intégralité (je garde autant que possible à l'esprit de ne pas juger ce qu'on ne connaît pas ou pas bien). Mais je me permets de vous faire part de mes interrogations, ou devrais-je dire de ma stupéfaction, quant à certains passages que j'ai pu relever dans la Bible par exemple...

Commençons par le commencement et prenons l'histoire d'Adam et Eve. Qu'Adam ait été conçu le premier, soit, il faut bien un brouillon (humour évidemment), qu'Eve prenne vie à partir d'une côte d'Adam, je suis déjà moins conquise, mais alors quand je lis que dès lors que la première femme sur Terre a désobéi en croquant dans une pomme, toutes ses descendantes paieront pour son acte et seront condamnées à souffrir lorsqu'elles enfanteront.Textuellement, Dieu lui dit (je cite la Genèse) : « J'augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi ». Ça ne vous semble pas un tantinet disproportionné comme sanction ? Ça ne pose de problème à personne que Dieu soit macho et sadique sur ce coup ? Pour temporiser mon propos, si je lis la suite de l'histoire, on apprend qu'Adam aussi a eu droit à sa sanction : « le sol sera maudit à cause de toi. C'est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie (…). C'est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu'à ce que tu retournes dans la terre, d'où tu as été pris ; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière ». Il est vrai qu'Adam en prend pour son grade aussi. Certes, nos deux comparses ont désobéi en croquant dans la pomme (Eve, généreuse, a partagé avec Adam) alors qu'il était clairement défendu de toucher à l'arbre de la connaissance, mais cela nécessite-t-il de telles punitions ? Et surtout, pourquoi tout le reste de l'humanité devrait-il payer pour la faute qu'ils ont commis ?

Que dire de l'histoire d'Abraham à qui Dieu demande de sacrifier son fils Isaac sur l'autel ? Pour finalement lui dire que c'était un simple test et qu'il l'épargnera. Pauvre fiston... Au nom de quel Dieu ou de quelle religion peut-on être capable de tuer ses semblables ? Vous savez comment on appelle les gens qui font ça ?

Si on adaptait la Bible à l'écran, surtout l'Ancien Testament, ce serait un véritable film d'horreur... Certes, il ne faut pas occulter tous les passages positifs, qui prônent des valeurs chrétiennes et humaines, mais il n'empêche que je reste circonspecte face à ces récits emprunts de violence et de machisme. C'est cela la référence du christianisme ? Cette religion qui rassemble des millions de personnes à travers le monde entier ? Comment est-ce possible ? J'ose espérer que la plupart des croyants n'ont pas lu la Bible.

Ces quelques lignes n'ont d'autre valeur que d'exprimer un angle de vue, avec toute la subjectivité que cela comporte et je demande aux lecteurs de faire preuve d'indulgence quant à ma prise de position. Je sais pertinemment que d'autres auront une lecture toute différente des textes sacrés, des interprétations sans doute à l'opposé des miennes, et c'est tant mieux. Ce que j'aime, entre autres, chez l'être l'humain c'est sa diversité et les richesses qu'offrent ses différences... Autant que possible, j'essaie d'être moi-même tout en respectant ces différences. Vaste programme, je sais que j'ai encore du travail en la matière !

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