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Timing serré


22h02 : je tombe comme une mouche sur mon canapé, devant un mauvais film dont je n’ai de toute façon suivi que les 30 premières minutes étant donné que mon chéri et moi avons passé les 30 minutes précédentes à essayer de télécharger un autre film sur un site de streaming qui persiste à nous signaler que notre limite de temps est atteinte… il faut dire que je suis fatiguée en ce moment car notre fille fait ses dents et cela perturbe un peu son humeur et son sommeil (et aussi ses selles mais je vous épargne la description).


22h10 : cahin-caha, je me décide à monter me coucher et profiter de ces belles heures de sommeil réparatrices qui s’annoncent.


22h11 : j’ouvre doucement la porte de la chambre de ma petite dernière (chambre que je dois traverser pour accéder à la mienne) et là, c’est le drame : chute malencontreuse de la clé qui s’effondre lamentablement sur le sol dans un « bliiiiiiiiing » retentissant.


22h11 : réveil immédiat de bébé dans un cri annonciateur d’un rendormissement peu probable. Je regrette aussitôt d’être montée et me demande pourquoi je n’ai pas continué ma nuit sur le canapé où j’étais si bien installée. Je m’insulte copieusement, en chuchotant, afin de ne pas agraver la situation et risquer d’augmenter l’intensité des pleurs frôlant déjà la limite des décibels supportables pour l’oreille humaine à moitié endormie, oreille qui, rappelons-le, était confortablement calée sur le torse nu et chaud de ma moitié il y a moins de 5 minutes.


22h12 : j’interviens sans plus tarder en me penchant au-dessus du berceau et en murmurant quelques paroles voulues rassurantes : « chuuuuut ! », « ce n’est rien », « rendors-toi ma chérie », tout en cherchant à tâtons une sucette coincée sous la turbulette. Victorieuse, je donne la tétine salvatrice à mon bébé.


22h13 : la sucette n’a pas eu l’effet escompté. J’accuse le coup. Je n’ai plus sommeil.


22h13 : je remets ma cape de supermaman et me décide à prendre ma fille dans les bras pour la bercer. Je cherche désespérément une comptine moins désuète que « Frère Jacques » ou « Fais dodo Colas mon petit frère », mais c’est le trou noir. Je me mets finalement à chantonner « Maman les petits bateaux ». Au secours.


22h25 : j’ai re-sommeil mais bébé est toujours dans mes bras après deux tentatives ratées de remise au lit. Le parquet qui grince sous mes pieds m’agace prodigieusement. Je respire profondément et essaie de me détendre en pensant à mon lit douillet qui m’attend, à peine à six mètres de là.


22h35 : ouf ! La troisième tentative fut la bonne ! Sur le chemin du berceau à mon lit, je me suis prise pour Catherine Zeta-Jones dans « le masque de Zorro », lorsqu’elle s’entraine à passer entre les rayons laser rouges dans sa combinaison moulante. Est-il nécessaire de préciser qu’en ce qui me concerne, j’arborais un superbe peignoir en coton taille XL et des chaussons roses et noirs, le tout rehaussé d'une crinière en vrac. Chacune son style.


22h50 : impossible de trouver Morphée. On dirait qu’il m’a plantée le bougre. Je tente de réprimer une vague d’énervement nuisible à mon bien-être grâce à quelques exercices de respiration. Je souris et me dis que je suis heureuse. Tout va bien.


Vers 23h : enfin je dors !


23h08 : je suis réveillée par mon cher et tendre qui se glisse sous la couette avec toutes les précautions d’usage. Je l’adore. Mais je suis réveillée.


23h09 : je me rendors, apaisée.


2h07 : j’entends des pleurs de bébé qui souhaite nous signifier qu’elle a perdu sa sucette et ne parvient pas à la retrouver seule. On attend un peu, on tient bon, on croit en ses capacités.


2h08 : sucette finalement retrouvée sans notre concours et repositionnée à l’endroit stratégique.


5h42 : voir 2h07


5h43 : voir 2h08


6h39 : voir 5h42 puis 5h43


7h12 : bébé est définitivement réveillé. Je somme à mon corps de se mouvoir en position verticale mais mon corps n’en fait qu’à sa tête et n’obéit pas à mes injonctions pourtant répétées. Idem pour mes paupières qui refusent de s’ouvrir.


7h15 : mon corps cède sous la pression acoustique infantile et je me lève pour aller chercher mon petit cœur d’amour. Elle me sourit. Je fonds.


7h16 : accident de couche ; il faut tout changer : couche, body et pyjama.


7h23 : je dépose ma fille auprès de son papa dans le lit bien chaud et je file me préparer.


7h45 : je suis opérationnelle, douchée, habillée et légèrement maquillée (note pour plus tard : je n’ai plus d’anti-cernes, penser à en racheter).


7h46 : je prépare le biberon de la petite.


7h47 : je jette un coup d’œil sur le sol de la cuisine jonché de tâches collantes, de miettes et de poils de chien. Petit moment de déprime. Je regarde le chien qui me regarde et à sa position couchée, la tête sur ses pattes avants, les yeux implorant qui disent « pardon patronne, c’était plus fort que moi », je comprends très vite qu’il a commis un acte strictement défendu. Ma tension monte d’un cran. Effectivement, la poubelle de la veille se retrouve éventrée sur le tapis du salon (qui aurait dû sortir cette fichue poubelle ? c’est moi !) et le bavoir de la petite ainsi que son gilet forment désormais un amas de tissus mâchouillés. Je n’ai plus faim.


7h50 : mon grand garçon descend pour prendre son petit-déjeuner. Arrive un âge où ils sont autonomes, c’est agréable aussi.


7h52 : pendant que la petite boit son biberon toute seule (objectif : l’aider à gagner en autonomie), je lance une lessive et en étends une autre. Au passage, coup d’œil au panier à repasser qui ressemble plutôt à une montagne de linge. Re-moment de déprime.


8h03 : à l’idée de boire mon café en tête à tête avec mon chéri et de me poser le temps d’un rapide petit-déjeuner, mon moral fait un bond vers le contentement. Contentement avorté par la vision du champ de bataille laissé par le chien sur le tapis et par la tâche hivernale courageusement et quotidiennement effectuée par mon amoureux : chercher du bois pour allumer le feu dans la cheminée. Pas de petit-déjeuner en tête à tête donc ce matin mais je suis fière de mon Charles qui prend soin de nous (rapport à Charles Ingals qui coupe du bois dans « la petite maison dans la prairie »). J’aime notre vie. Si, si je vous assure, c'est sincère ! Je me dis que c'est une journée "speed" comme il y en a parfois dans la semaine mais que demain sera différent et que ce week-end je vais pouvoir me reposer un peu et profiter !


8h29 : bébé a choisi cet instant précis pour remplir sa couche et nous asphyxier. Changement express.


8h30 : en route chez la nounou pour déposer la petite. Je check les affaires à ne pas oublier : sac à langer OK, poussette OK, cosy OK, sacoche de bureau OK, courrier à poster OK, liste de courses OK, liste des choses à faire aujourd’hui OK.


8h59 : arrivée au travail, souriante, fraîche et pimpante. Le premier que je croise et qui me fait remarquer que j’ai l’air fatiguée, je l’étrangle.


18h25 : retour à la maison avec toute ma tribu. C'est parti pour le rush du soir ! Bain, devoirs, repas, coucher…


22h02 : je tombe comme une mouche sur le canapé… mais cette fois, j’y reste ! Lovée dans un plaid doux et chaud à souhait, la tête bien calée sur l'épaule de mon chéri, je m'endors apaisée et je recharge tranquilement mes batteries ! Ce soir est un autre soir, demain est un autre jour et pour rien au monde je ne changerais notre vie...


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