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Hypnose et accouchement : témoignage



Ce week-end, j’assiste à une formation d’hypnose pour accompagner les femmes enceintes. Le mot hypnose vous fait ouvrir de grands yeux ronds ? Vous vous demandez si je ne suis pas une illuminée aux idées farfelues à tendance ésotériques ? Je ne suis rien de tout cela. Je suis une femme qui a les pieds sur terre, athée et plutôt cartésienne, qui n’a pas d’autre croyance que la force (positive) de l’être humain, une puissance dont on est loin de connaître l’étendue. C’est justement cela la base de l’hypnose, c’est de partir du principe que nous avons tous en nous un potentiel immense qu’on ignore généralement, des réponses à nos questions, des moyens tout simples de changer pour aller mieux. L’hypnose, c’est une ampoule qui, lorsqu’elle est bien dirigée, vient révéler nos capacités tapies dans l’ombre. Elle est, je trouve, un extraordinaire outil « d’autonomie psychique », en permettant de trouver en soi des solutions, des remèdes, des directions qui nous conviennent et qui concourent à notre épanouissement personnel. N’est-ce pas ce à quoi nous aspirons tous ? Se sentir bien dans sa vie, bien avec soi-même et avec les autres. Alors, brisons les idées reçues : non l’hypnose n’est pas une manipulation orchestrée par un gourou doté de pouvoirs surhumains. Personne ne va prendre possession de votre âme et vous demander de faire le chien ou de vous ridiculiser devant des spectateurs friands de sensationnel. Non l’hypnose ne va pas non plus régler tous vos problèmes en un claquement de doigts. Elle peut toutefois en régler un bon nombre et en peu de temps, à condition que vous soyez prêts pour le changement… En plus, c’est facile…


Vous doutez encore ? C’est normal, il faut du temps et de la volonté pour dépasser les à priori, je sais de quoi je parle ! Peut-être que mon histoire va vous faire changer d’avis sur l’hypnose. Ou au moins éveiller votre curiosité pour cette « discipline » qui à mon sens, mérite d’être connue.

Mon histoire c’est celle de mon accouchement, mon 3ème enfant mais le 1er pour mon compagnon. D’ailleurs depuis ce jour, je dis souvent « notre accouchement à tous les 3 » (ma fille, mon compagnon et moi). Dans notre culture occidentale, l’accouchement (et même la grossesse dans une moindre mesure) est très souvent vu comme un acte médical sérieux, qui comporte des risques importants et autour duquel gravitent des peurs de toutes sortes. Il me semble que ce sont des peurs modernes qui sont, pour la plupart, liées au développement de l’hypermédicalisation (je ne juge pas ce terme qui est forcément propice à la controverse. J’ai mon avis personnel sur la question de l’hypermédicalisation autour de l’accouchement mais là encore, chaque femme a son point de vue et je le respecte), des peurs que n’avaient sans doute pas nos mères et nos grands-mères. Cela dit, elles en avaient peut-être d’autres dont le progrès nous a sauvées ! Bref, revenons à mon histoire. Pour mon 3ème enfant, et pour la première fois de ma vie de maman, je me suis posée cette question : quel serait l’accouchement de mes rêves ? Comme des tas d’autres mamans, pour mes 2 premiers, je n’ai même pas pensé à me demander ce que j’aimerais… c’est dire à quel point nous sommes inconsciemment et socialement « dépossédées » de notre propre accouchement ! Je me suis laissée faire, j’ai laissé d’autres personnes s’occuper de moi et de mon bébé qui allait naître puisque tout m’incitait à croire que je n’étais pas capable d’accoucher seule, ou à minima de donner mon avis, de m’exprimer sur la question. Les médecins, les sage-femmes, eux savent faire, ce sont des professionnels alors que moi, je débutais seulement dans le métier de maman… A se demander qui est vraiment la maman dans l’histoire. C’est fou quand même quand on y pense, d’être à ce point spectatrice de son propre accouchement. L’accouchement : ce truc aussi extraordinaire qu’horrible dont tout le monde nous a parlé (souvent en mal) pendant notre grossesse (au cas où on ne paniquait pas assez) …


Longtemps j’ai pensé que les accouchements de mes 2 premiers enfants s’étaient bien passés. Alors oui, médicalement, je n’ai pas eu de complications et j’ai accouché sous péridurale, de manière « classique », par voie basse comme on dit. Mais est-ce vraiment cela bien vivre son accouchement ? Il m’en a fallu du temps pour me dire que non, ce n’était pas ce que j’aurais voulu. Des années après, au cours de ma 3ème grossesse, j’ai repensé à mes premiers accouchements et, la maturité et l’expérience aidant sans doute, je me suis promis que cette fois, j’allais reprendre la main et essayer de laisser parler mes envies. Parce que oui mesdames, il est possible d’accoucher autrement, dans la sérénité et sans grandes douleurs. Si je vous le dis… Je pense qu’il n’y a pas forcément besoin de l’hypnose pour ça (il suffit de voir comment cela se passe dans d’autres pays, d’autres cultures) mais dans mon cas, elle a été une aide précieuse.


Donc pour ma petite dernière, j’ai décidé que les choses se passeraient autrement, j’ai décidé de me faire confiance et de faire confiance à notre lien papa-maman-bébé, j’ai décidé de profiter pleinement de chaque moment et je me suis tournée vers "l’hypno-natal" ©. Une technique très efficace qui m’a permis d’apprendre à me relaxer régulièrement, à me connecter et à parler à mon bébé bien avant qu’il naisse, à faire des petits exercices pour apprendre à gérer les contractions le jour J, et surtout, à avoir une image positive et rassurante de l’accouchement. Comment en suis-venue à l’hypnose ? D’abord je me suis questionnée sur mes envies et très vite s’est dessiné le projet d’accoucher de façon intimiste si je puis dire, avec le moins de personnel médical possible, dans un endroit « cocooning » dans lequel, nous nous sentirions bien, mon compagnon, notre bébé et moi. A partir de ces éléments, je me suis renseignée et comme la France est à la traîne pour ce qui est des accouchements « différents du protocole habituel instauré en maternité », je n’ai pas trouvé beaucoup de réponses… L’envie d’accoucher dans l’eau m’a traversé l’esprit (j’adore me baigner dans l’eau chaude) mais là encore, pas de structure qui propose cette option près de chez moi. Je n’avais pas particulièrement envie d’accoucher à mon domicile, la maternité la plus proche n’étant pas si proche que ça, je n’ai pas voulu prendre ce « risque ». Le seul compromis qui s’offrait à moi et qui finalement me convenait, c’était une salle d’accouchement « nature » à la maternité : une décoration gaie et colorée, des accessoires tels qu’une baignoire (mais attention : permission de s’y baigner pendant le travail mais interdit d’accoucher dedans !), un lit king size pouvant accueillir la maman ET le papa pour se reposer à deux durant la phase préparatoire, un grand foulard pendu au plafond pour se soutenir en position debout ou accroupie, une table d’accouchement avec une barre amovible pour permettre de choisir sa position.. Bref, du jamais vu pour moi. Séduite par la visite, nous étions repartis mon chéri et moi avec l’idée que tout se passerait bien dans cet environnement sympathique. Je précise ici que mon compagnon a une peur bleue des hôpitaux et qu’il n’a cessé de me prévenir durant ma grossesse : « je ferai de mon mieux et j’essaierai de rester à tes côtés le plus longtemps possible mais ne m’en veux pas si je m’évanouis. » Sa grande sensibilité que je connais bien me confortait donc dans l’idée d’un accouchement le moins médicalisé possible.


Ensuite est venue la question de la péridurale. Plutôt incompatible avec le type de projet que nous avions. Pour y avoir goûté avec mes 2 premiers enfants, je savais combien elle était bienvenue lorsque les contractions se font trop violentes. Je ne suis pas du tout une « anti-péridurale ». Je pense surtout que l’accouchement est propre à chaque maman et à chaque couple et que l’essentiel est que chacun s’y retrouve pour pouvoir vivre ce moment exceptionnel comme il l’entend. Il faut garder à l’esprit qu’il peut y avoir une part d’imprévu qu’on ne maîtrise pas mais si on peut avoir un peu la maîtrise du reste, c’est déjà pas mal ! En ce qui me concerne, ce que je voulais absolument éviter, c’était d’être reliée à des appareils, coincée sur une table dans une position unique et inconfortable, les jambes écartées sur des visages inconnus défilant comme si j’avais la TNT entre mes cuisses. Glamour et valorisant. Je voulais être libre de circuler, de choisir les positions qui me permettaient d’avoir moins mal, je voulais quelque chose de simple et de naturel. J’ai été servie !


Voilà donc comment je suis arrivée à l’hypnose : dans le but d’apprendre à gérer la douleur le moment venu puisque j’envisageais de me passer de péridurale. Finalement, son utilité a été bien plus vaste. J’ai suivi quatre séances avec une hypnothérapeute tout au long de ma grossesse. Régulièrement à la maison, je me réservais des petits moments pour me détendre et réviser quelques exercices de visualisation. Plus les mois passaient, plus j’étais sereine.


Le jour attendu est arrivé ; la nuit d’un week-end de Pâques, j’ai senti des contractions annonciatrices. J’ai prévenu mon compagnon, lui ai dit de dormir un peu s’il le pouvait pendant que j’allais prendre un bain et que je le réveillerai quand j’aurai besoin de lui (on fonctionne comme une équipe soudée tous les 2, alors on s'est dit : inutile d'être fatigués tous les 2, s'il se repose maintenant, il pourra prendre le relais après la naissance de bébé pour qu'à mon tour, je puisse me reposer. Maligne la femme enceinte ;-)). Durant tout le travail, musique de fond (je m’étais créé une playlist de musiques douces que j’ai écoutée durant la grossesse) et petites bougies à l’appui, je me suis sentie parfaitement bien, heureuse de voir bientôt notre enfant sur la terre ferme. Je sentais les contractions bien entendu, mais je les vivais bien parce que je les accueillais sans appréhension, au contraire, je me disais que c’est grâce à elles que notre bébé allait pouvoir sortir, notre bébé à qui j’ai parlé tout au long de l’accouchement pour le rassurer, le féliciter des efforts qu’il faisait lui aussi, en symbiose avec sa maman. Je me souviens même avoir dansé dans ma salle de bain sur le son de la musique, c’est dire combien j’étais à l’aise…


Pendant toute cette phase, je n’avais pas vraiment la notion du temps ; après coup je dirais que je suis bien restée 4h dans ma salle de bain mais cela m’a paru beaucoup plus court. Lorsque les contractions se sont faites plus fortes et plus rapprochées, prête à partir, je suis allée chercher mon conjoint, puis me suis allongée quelques minutes à ses côtés afin de profiter encore d’un instant de repos. Là, j’avoue, même sous auto-hypnose, j’ai un petit peu dégusté et malgré ma bonne volonté pour rester détendue, j’ai mordu le coussin à plusieurs reprises… Je me suis dit qu’il était grand temps d’aller à la maternité, me suis levée et ai dit à mon chéri qu’on y allait. Petit détour par la case toilettes avant de partir… et là les choses se sont accélérées : j’ai perdu les eaux, notre fille arrivait et je me revois, à quatre pattes dans ma salle de bain essayant désespérément de regagner le lit pour au moins accoucher décemment et dans un minimum de confort. Mais non, impossible de faire un pas de plus ! A cet instant, l’hypnose n’était plus qu’un vague souvenir, l’intensité des sensations avait pris le dessus… ce n’est pas tout à fait ce qu’on avait prévu ! J’ai vite compris que nous allions devoir adapter nos plans... et tout seuls. Mon compagnon a appelé les pompiers qui ont essayé de le guider au téléphone pendant que moi j’essayais de ne pas me laisser submerger par les contractions qui déferlaient avec toujours plus de force. Etrangement, je n’étais pas du tout paniquée, presque même pas surprise de ce qui nous arrivait. Je me suis dit qu’on allait accueillir notre bébé dans l’intimité, comme on le voulait finalement, et que tout se passerait très bien. Je me sentais bien et malgré la douleur que je ressentais, j’avais l’impression d’être dans une bulle (finalement, je n’étais peut-être pas complètement sortie de mon état d’hypnose !). Je me souviens avoir donné quelques indications à mon chéri pour qu’il puisse m’aider à m’allonger sur le côté, à ôter mes vêtements (rappelez-vous, j’étais prête à partir à la maternité…) et à tenir le bébé lorsqu’il pointerait le bout de son nez afin qu’il ne se blesse pas sur le carrelage de la salle de bain. Les pompiers lui ont demandé de vérifier si le cordon ombilical n’était pas enroulé autour du cou du bébé. Je n’ai même pas eu à pousser, c’est notre fille qui a fait ce travail. Je lui parlais pour qu’elle sache qu’on était prêt à l’accueillir ; je sentais un vrai lien entre elle et moi, un lien de confiance aussi. On a d’abord aperçu ses cheveux noirs hirsutes, puis sa petite main contre sa tête comme pour nos dire « coucou c’est moi, j’arriiiiiiive !!! » et hop, sa tête toute entière est sortie dans un adorable cri qui m’a immédiatement rassurée : j’avais besoin d’entendre le son de sa voix. Le reste du corps a suivi tout naturellement et c’est le papa qui l’a attrapée ; il me l’a ensuite posée contre moi, en peau à peau, puis nous a recouvert de chaudes couettes pour qu’on ne prenne pas froid. Mon amoureux a fait preuve d’un sang-froid et d’un courage extraordinaire, j’ai adoré le voir dans ce rôle qu’il n’aurait jamais pensé pouvoir tenir. J’étais vraiment fière de nous. Si c’était à refaire, je ne changerais pas une ligne… parce que c’est notre histoire à tous les 3. Non seulement j’ai vécu une belle grossesse, un accouchement dans la sérénité, accouchement durant lequel j’ai réellement profité de chaque moment comme je le voulais, mais en plus, notre fille est un bébé « tranquille ». Sans doute s’est-elle imprégnée des signaux de bien-être et de détente que je lui envoyais régulièrement. « A maman zen, bébé zen », disait ma sage-femme. Et donc doublement zen si le papa l’est aussi. Ma formatrice les appelle les « hypno-bébés ». C’est tellement plus agréable et plus rassurant pour une maman de savoir qu’il est tout à fait possible de vivre une belle maternité, d’établir un lien naturel avec son enfant pour mieux le comprendre, mieux comprendre ses besoins et ses envies. Ainsi, tout se passe sans heurts et sans angoisses. Bien sûr, c’est un apprentissage perpétuel… les enfants sont une source d’enseignement intarissable ! Parfois, on essaie, on tâtonne, on se trompe et on recommence, mais c’est aussi cela la vie. Ajoutez à cela une touche de bonne humeur et la saveur est encore meilleure !


Ce témoignage n’est pas un épanchement ou une compilation d’auto-congratulations, loin de là. Si je souhaite aujourd’hui le partager, c’est pour montrer combien l’hypnose est une alliée précieuse, pas seulement pour accompagner la femme enceinte, mais aussi pour nous aider à y voir plus clair dans notre vie, dans certaines étapes qui nous semblent difficiles à franchir, pour nous guider vers des changements qui nous sont bénéfiques. Ce n’est pas une solution miracle mais plutôt un sacré coup de pouce dont on aurait tort de se priver tant ses effets peuvent s’avérer stupéfiants d’efficacité.


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